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DECEMBRE I591. 22I
Pourveu aussi qu'ils ne soient davantage: S'ainsi estoit ce seroit grand dommage, Et en danger d'un différend entre eux. Non, Ie gibet est fait à deux estage : Il en pourra haut et bas trente-deux.
Oe jour, M. de Brissac, se formalizant de l'execution de Louschard et ses compagnons, dit au duc de Maienne (presens M. Molé et d'Orleans) que le feu Roy duquel on parloit tant n'avoit pas pis fait que lui, et que ceste execution seroit trouvée estrange et cruelle de tous les bons catholiques de la France; que de lui il ne la pouvoit aprouver, et craingnoit que Dieu ne l'en punist. Surquoi M. d'Orleans prenant la parole, dit qu'il n'es» toit ni politique ni bearniste, mais vrai catholique, comme chacun le connoissoit, et fils de l'Eglise, où il vivroit et mourroit; mais que l'acte qu'avoient fait les Seize estoit si barbare et cruel, et l'execution en estoit si juste, que M. de Maienne n'en pouvoit estre blasmé, que pour la trop grande douceur dont il auroit usé; et s'asseuroit que tout bon catholique (comme il re*> connoissoit ledit seingneur de Brissac pour tel ) estant bien informé des choses, n'en parleroit jamais autrement. Que pour son regard, il ne l'eust voulu tenir en lieu ni en ville où les gouverneurs eussent advoué et supporté telles violences et meschancetés.
Le vendredi sixieme du present mois de decembre,; La Rue, métamorphosé de seize en politique, attaqua le petit Launoi estant à la porte de son logis, qui estoit en la grande rue Saint-André, vis-à-vis de.la maison de ma mere; et s'entredirent pouilies. Auquel bruit estant sorti en la rue avec tout plain d'autres, j'ouis-. Launoi qui apeloit La Rue yvrongne, et J^a Rue l'ape-
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